Aller au contenu

Le culte du corps et le refus de vieillir

Institut la Bio Attitude - La Wantzenau Dr Hauschka - Stéphanie Fink
Publié par Stéphanie Fink dans Soin chez soi · Mardi 27 Jul 2021
Tags: corpsvieillisement
Dans l’histoire de l’humanité, le culte de la jeunesse s’est manifesté à maintes reprises.

De fait, les humains cherchent depuis longtemps le moyen d’arrêter ou de renverser le processus du vieillissement. Au XIIIe siècle, le scientifique Roger Bacon prétendait ainsi qu’inhaler le souffle de jeunes vierges permettait aux hommes très âgés de rajeunir (Hayflick, 1994).

En 1889, Charles Édouard Brown-Sequard a affirmé que l’absorption d’un breuvage à base de testicules de chien redonnait force et vigueur. Au XVIe siècle, l’explorateur espagnol Juan Ponce de Léon est parti en quête de la légendaire fontaine de jouvence, mais a échoué dans ses recherches.

De nos jours, la génération des baby-boomers est elle aussi en quête de produits et de thérapies anti-âge, lesquels vont de la cure de yogourt à la prise d’extraits glandulaires, en passant par l’injection d’hormone de croissance (Perls, 2004).

Selon un article relatant l’opinion de 51 chercheurs réputés dans le domaine du vieillissement, les prétentions selon lesquelles ces méthodes donnent des résultats n’ont toutefois aucun fondement (Olshansky, Halflick et Carnes, 2002b).

Trois recherches majeures dans ce domaine concluent même qu’il n’existe aucune preuve empirique démontrant que le processus du vieillissement humain peut être modifié par quelque moyen que ce soit (Olshansky, Halflick et Perls, 2004).

Une des raisons pouvant expliquer la difficulté de vérifier l’efficacité des produits anti-âge réside dans le fait que les scientifiques n’ont pas encore trouvé les biomarqueurs précis liés au vieillissement, c’est-à-dire les changements particuliers survenant chez tous les individus à un âge donné.

Il n’est donc pas réaliste et objectif de proclamer qu’un produit particulier a le pouvoir de retarder ou de faire reculer l’horloge biologique des individus (Butler et al., 2004 ; International Longévity Center, 2002 ; Olshansky, Hayflick et Carnes, 2002a ; Warner, 2004).

Les produits anti-âge sont donc non seulement trompeurs ou frauduleux, mais certains d’entre eux peuvent également causer des dommages physiques. Par exemple, les traitements aux hormones de croissance peuvent avoir des effets négatifs sur la croissance des os, occasionner des douleurs aux articulations et fort probablement contribuer au risque de développer un cancer (Harmann et Balckman, 2004).

Ces efforts en vue de maintenir un corps jeune et vigoureux peuvent être positifs s’ils ne tournent pas à l’obsession et s’ils sont accompagnés à la fois d’une acceptation réaliste des changements corporels et d’une perception positive de la maturité pour l’un et l’autre des deux sexes.

Cependant, les hommes consomment aujourd’hui presque autant de produits cosmétiques que les femmes et le recours à la chirurgie esthétique connaît une hausse fulgurante depuis quelques années dans les pays industrialisés. Aux États-Unis, par exemple, plus de 1,6 million de personnes ont eu recours en 2001 à des injections de Botox, un produit qui fait temporairement disparaître les rides d’expression du visage en paralysant les muscles qui les occasionnent (American Society for Aesthetic Plastic Surgery,2002).

En 2009, « santé Canada » a pour sa part émis un avertissement de risque de dispersion de cette toxine dans d’autres parties du corps, ce qui pourrait causer différents problèmes tels que des difficultés respiratoires, des pneumonies, des troubles de la parole et même la mort (santé Canada, 2009).

Source : Psychologie du développement humain — de Boeck
           


18A rue du Petit Magmod
67610 La Wantzenau
Retourner au contenu